2006 La Flûte enchantée

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En ce temps-là, le public avait abandonné Mozart et boudait ses œuvres. C'est alors que réapparut l'entrepreneur de spectacles Schikaneder, mi-escroc mi-aventurier, dont il avait fait la connaissance dix ans plus tôt. Celui-ci était devenu le maître incontesté du singspiel, l'opéra-comique allemand. Flairant les attentes du public populaire, il apporta à Mozart le livret de La Flûte enchantée : le succès, dans un petit théâtre de la banlieue viennoise, en fut assuré à force de machinerie, d'effets spéciaux et de grosses ficelles. De la Flûte enchantée, le grand écrivain allemand Goethe disait qu'elle pouvait se prêter à des lectures multiples, procurant un plaisir simple à la foule et livrant des trésors secrets aux initiés. Le livret de Schikaneder peut, en effet, se lire tout simplement comme une belle histoire féerique ou comme un parcours initiatique. L'argument de cet opéra est l'éducation d'un homme, le Prince Tamino, qui s'efforce, en surmontant une série d'épreuves, d'accéder à la grandeur morale. En vérité, il est d'une grande complexité, comme pétri des autres personnages. Papageno est l'incarnation du naturel instinctif dont il cherche à se débarrasser ; Tamino choisit le parti de Sarastro qui lui semble incarner la connaissance et la sagesse. Mais c'est en Pamina qu'il trouvera l'accomplissement grâce à l'amour. De manière symbolique, La Flûte enchantée évoque donc, au delà du conte pour enfants, le combat des lumières de la raison contre les ténèbres de l'ignorance. C'est une parabole qui rappelle que la connaissance et la sagesse sont des voies d'accès au bonheur. Par son imagination poétique, son inspiration philosophique et sa virtuosité musicale, le succès de la Flûte enchantée ne s'est jamais démenti au fil des siècles.

 Photos - Galerie complète

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 Acte I

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Dans la forêt - Cette histoire pourrait commencer par « Il était une fois… », comme un conte pour enfants sages ! Mais, cette fois-là n'est pas ordinaire, car Mozart l'enchanteur, de sa baguette magique, fait voler les mots dans un grand vent de notes. Ce jour-là, au cœur de la forêt, dans le sous-bois épais qui la couvre toute entière d'un calme oppressant, une silhouette se dessine. C'est un chasseur ! Il progresse à pas lents, les armes à la main, à l'affût des bêtes sauvages qui, imprudemment, s'avanceraient à portée de ses flèches. C'est le Prince Tamino ! Il affole des volées d'oiseaux et des nuées de papillons. Il ne semble pas inquiet du souffle qui parcourt les ramées des grands arbres et fait bruisser leurs feuilles. Ce n'est pas un grand vent frais, c'est un souffle étrange, chaud comme une haleine… de dragon ! Le monstre s'avance terrifiant en crachant feu et sang. Malgré de vaillants efforts pour soutenir le combat, le Prince Tamino est victime d'une violente commotion, il s'effondre et perd connaissance. Trois fées qui venaient à passer par là chassent le dragon et disparaissent tout aussitôt sous les yeux effarés de l'oiseleur Papageno resté tapi dans un buisson. L'occasion est trop belle pour ce fanfaron de Papageno : le Prince Tamino n'a encore ouvert que la moitié d'un œil en retrouvant ses esprits que, déjà, l'effronté se vante d'avoir fait fuir le dragon. Cette usurpation ne tarde pas à venir aux oreilles des trois fées qui, pour punir Papageno d'un mensonge aussi ridicule, le réduisent au silence en lui plaçant un cadenas sur la bouche ! Mais il y a plus inquiétant encore : le cortège des fées ouvre la marche de la Reine de la Nuit qui apparaît alors dans un grondement de tonnerre à faire trembler la terre et s'effondrer le ciel. Les deux hommes blêmissent en recevant les ordres de la Reine de la Nuit : sa fille, la Princesse Pamina, est prisonnière de son père Sarastro et il leur faudra la libérer. Pour affronter les dangers, les trois fées offrent au Prince Tamino une flûte enchantée et à l'oiseleur Papageno un carillon magique. Leur inquiétude est un peu adoucie quand la Reine de la Nuit leur promet, s'ils surmontent les épreuves, qu'ils trouveront femmes à leur goût. En découvrant le merveilleux portrait de la belle Pamina, Tamino en tombe sur l'instant éperdument amoureux.

 Acte II

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Dans le Palais de la Raison I - Profondément ému par le portrait de la belle Pamina, le Prince Tamino se rend au palais du Roi Sarastro pour la délivrer. Dans le vaste parc, accompagné de l'intrépide oiseleur Papageno qui volette de fleur en fleur, Tamino n'a guère le temps d'admirer les magnifiques jeux d'eau des fontaines et des bassins. Il croise des jardiniers distraits qui ne lui prêtent guère attention, tout occupés qu'ils sont à tailler d'étranges topiaires. Au seuil du palais, les deux hommes se séparent. Tandis que Tamino s'égare dans un labyrinthe de couloirs obscurs, Papageno, le nez en l'air, ne tarde pas à rencontrer une escouade de gardes à la mine farouche. Il les charme avec trois notes délicates de son carillon magique. Cet obstacle franchi, il est le premier à découvrir les appartements de la Princesse Pamina qui n'ont rien d'une prison. Il lui révèle que le prince ne tardera pas à l'enlever. Il avoue attendre lui-même impatiemment sa Papagena. Tous deux chantent l'amour avec allégresse ! La Reine de la Nuit surgit et ordonne alors à sa fille de tuer son père Sarastro avec le poignard qu'elle lui tend. Le refus de la princesse plonge la mère dans une colère terrifiante.

 Acte III

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Dans le Palais de la Raison II - La Princesse Pamina, d'abord terrifiée par la colère de sa mère, se laisse bien vite emporter par l'émotion de son amour naissant vers des rêves éthérés de prince charmant. Courtisanes et servantes l'entraînent dans un ballet mélancolique et, tandis qu'elle danse, il se fait un grand bruit vers la porte de la salle. Bientôt s'avance devant elle le séduisant Prince Tamino, accompagné de Sarastro. Sa fille n'est nullement prisonnière ; au contraire, il la protège de sa marâtre la Reine de la nuit. Pamina ! Il est difficile d'entrevoir tant de grâces et d'y rester insensible, de regarder tant de beautés sans en être ébloui. Tamino est tellement surpris qu'il ne peut s'empêcher de donner des marques de son admiration. Pamina conçoit pour le jeune homme, dès ce moment, une estime déraisonnable. Les deux jeunes gens s'avancent l'un vers l'autre. Il s'élève dans la salle un murmure de louanges. Ils s'étreignent un instant, mais sont immédiatement séparés par Sarastro : ils ne pourront pas être unis par le mariage, sans subir encore trois épreuves !

 Acte IV

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Dans le Temple de la Sagesse - Tamino et Pamina se rendent au Temple de la Sagesse pour se soumettre aux trois épreuves qui leur sont imposées. Ils n'ont pas encore remonté le parvis du temple qu'ils doivent déjà affronter des créatures sauvages qui leur en interdisent l'accès. Tamino les charme au son de sa flûte enchantée. Une procession de prêtres et de vestales s'avance, conduite par le sage Sarastro. Dans le temple, la première épreuve est celle du silence. Tamino la réussit avec brio tandis que Papageno ne peut s'empêcher de se manifester bruyamment. Sarastro lui inflige une nouvelle vexation en lui présentant sa promise : une femme vieille et sèche, cotonneuse comme une poire blette qui n'a plus ni saveur ni suc, en un mot, une femme laide qui ne correspond guère à son idéal féminin. Celle-ci le menace des pires tourments s'il ne consent à l'épouser. Contre mauvaise fortune bon cœur, Papageno lui jure alors un amour fidèle dans le mariage. Ses sentiments généreux sont enfin récompensés puisque, par enchantement, les rides s'effacent, et la vieille femme, qui n'est autre que Papagena, dévoile alors un visage radieux et un sourire enjôleur. Sarastro appelle Pamina à retrouver Tamino pour les deux dernières épreuves : le feu et l'eau. Ils en sortent victorieux. La Reine de la Nuit s'avance alors devant le temple, résolue à une sanglante vengeance. Sarastro la terrasse enfin : elle est rejetée dans la nuit éternelle et la lumière du bonheur resplendit alors dans tout son éclat. Tamino et Pamina peuvent enfin s'unir sous le regard bienveillant de Sarastro.

 Revue de presse

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Le Maine Libre - Un spectacle inspiré par La Flûte enchantée - Mozart n'aurait pas renié ce ballet qui reprenait le thème et de nombreuses musiques de son opéra, La Flûte enchantée, interprété par l'école de danse Le Fort, vendredi et samedi soir, salle Coppélia. Du grand spectacle très XVIIIe siècle, avec des costumes éclatants, colorés et moirés, des effets spéciaux de toutes sortes, des surprises savamment distillées, des rebondissements dans des bruissements de robes chamarrées. Tous les âges ont participé, des petits de 5 ans aux adultes, et donné sans compter de l'émotion au public. Derrière la mise en scène de Solange Garreau Le Fort, tout un conte philosophique se devine. « Nous préparons toujours les spectacles de façon à ce que tous les enfants en ressortent grandis. Le conte initiatique de La Flûte enchantée peut être compris à différents niveaux. Ici, c'est par trois stades de l'évolution humaine que passent les trois personnages de Papageno, Tamino et Pamina. » Ce symbolisme a été expliqué aux enfants selon leur âge, et également au public, par Marie-Michèle Le Fort. « Nous sommes attentifs au rôle culturel que nous pouvons faire jouer à la danse », a-t-elle souligné (Le Maine Libre 28/06/2006).

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Ouest France - Une Flûte enchanteresse à Coppélia - La compagnie de danse Le Fort-Garreau a présenté, vendredi et samedi, à Coppélia, son grand spectacle de fin d'année. C'est le thème de La Flûte Enchantée de Mozart qui a envoûté le public. Un rideau d'étoiles, deux grands chandeliers, des costumes magnifiques et surtout les élèves des écoles de Baugé, de Château-du-Loir et de La Flèche, le décor est planté. "Nous avons librement adapté l'oeuvre de Mozart, explique Marie-Michèle Le Fort, co-directrice artistique. Nous y avons également inclus des musiques plus contemporaines comme le modem' jazz." Cela permet de découvrir le travail des danseuses avec un excellent niveau pour les plus grandes. Et la magie opère, le public s'est laissé guider vers ce parcours initiatique, "une parabole qui rappelle que la connaissance et la sagesse sont des voies d'accès au bonheur", détaille le programme. A méditer (Ouest France 27/06/2006).

Spectacles des années passées