2009 Le Bourgeois Gentilhomme

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Le 14 octobre 1670, au château de Chambord, le rideau se leva pour la première représentation du Bourgeois Gentilhomme, devant la Cour et sous l'œil bienveillant de Louis XIV. Dans sa jeunesse, le roi fut un fervent danseur de ballets de cour où il apparaissait souvent sous les traits d'Apollon, dieu du soleil. Le Bourgeois Gentilhomme est une œuvre de circonstance commandée par le roi pour se venger de l'affront que lui fit l'ambassadeur de l'Empire ottoman en visite en France : Soliman Aga ne montra pas l'admiration attendue pour le faste déployé par le roi en son honneur. Molière, aidé du compositeur italien Lully, se mit au travail et, de la rencontre de leurs génies, naquit ce que l'on considère comme le chef-d'œuvre de la comédie-ballet, alliance de différents arts qui se marient en un spectacle total (théâtre, musique, chant et danse). On peut dire que Molière a véritablement posé les fondements d'un genre qui s'édifiera ensuite dans les grands opéras et plus récemment dans les comédies musicales (sur scène comme dans Starmania ou à l'écran comme dans Chantons sous la pluie). Après Mozart et Shakespeare les années passées, nous souhaitions revenir au domaine français. Notre choix s'est naturellement porté sur Molière, tant le dramaturge incarne l'élégance du verbe et la liberté d'esprit. Puisque nous sommes redevables à Molière d'avoir inventé la comédie musicale, nous voulions lui rendre hommage – par les moyens d'expression chorégraphique qui sont les nôtres - en inversant le sous-titre du Bourgeois Gentilhomme : de sa « comédie-ballet », nous avons fait un ballet comique, avec beaucoup de diversité dans le choix musical (du menuet dansé sur un air baroque au rap américain pour la leçon de danse hip-hop) ! Comme d'autres comédies de mœurs de Molière, celle-ci constitue une satire contre les défauts de ses contemporains. En son temps, le grand dramaturge dénonçait le ridicule des bourgeois enrichis aux prétentions nobiliaires. Aujourd'hui, ne croisons-nous pas de modernes Jourdain, sous les traits de nouveaux riches (stars filantes du show-business ou idoles du sport aux pieds d'argile), imbus d'eux-mêmes, qui fréquentent les lieux à la mode et font étalage de leur fortune ? Avec Molière, prenons le parti d'en rire et rions de bon cœur ! Lors des répétitions, nos jeunes danseurs se sont pris au jeu de la caricature et, ce faisant, ils ont exercé leur esprit critique. Ainsi pouvons-nous rappeler notre ambition : proposer une véritable formation artistique à nos élèves et développer leur culture de la manière la plus plaisante.

 Photos - Sélection

Lien temporairement désactivé ! A l'attention du visiteur pressé qui veut découvrir en quelques instants la qualité de nos spectacles, voici une sélection de vingt photographies qui restituent l'atmosphère si particulière qui règne lors des représentations : magie de la lumière, surprise des effets spéciaux, beautés des costumes, féerie des décors, rebondissements de l'action. Pour en savoir plus, le visiteur curieux pourra consulter la rubrique Médiathèque > Photos spectacles dans le Menu principal.

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 Photos - Galerie complète

Cliquez sur l'image ! Les photographies du spectacle sont visibles en cliquant sur la galerie ci-dessous ou à partir du menu principal dans la rubrique Médiathèque > Photos spectacles.

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 Acte I

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L'apprenti gentilhomme - Au XVIIe siècle, dans le quartier des Halles à Paris, Monsieur Jourdain est un gros bourgeois qui a fait fortune dans le commerce du drap et des étoffes. Il rêve de devenir gentilhomme, c'est-à-dire noble, pour fréquenter la cour du Roi Louis XIV. Ce que la naissance lui a refusé – les titres, les privilèges et les manières – Monsieur Jourdain croit pouvoir l'acheter en ouvrant largement les cordons de sa bourse. Pour être un Honnête Homme accompli, il lui faudra acquérir les bonnes manières et montrer plus d'esprit. En ce jour de 1670, un maître à danser se présente au domicile de Monsieur Jourdain pour lui faire la leçon et il croise les pas d'un maître de musique qui vient lui faire entendre une sérénade composée à l'attention d'une belle marquise. Monsieur Jourdain vient tout juste de se lever. Son emploi du temps est chargé car, outre le Maître d'armes, il a encore engagé un Maître de philosophie, qui doit lui enseigné la morale, la physique, l'orthographe et l'art de composer des lettres d'amour.

 Acte II

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Remue-ménage en famille - En fin de matinée, Monsieur Jourdain s'est fait habiller comme les gens de qualité par son Maître tailleur. La servante Nicole éclate de rire devant sa silhouette ridicule. Madame Jourdain se met en colère en rappelant que son mari dilapide son d'argent en leçons inutiles, en travaux somptuaires et qu'il est la risée du quartier pour ses extravagances. Monsieur Jourdain s'en défend : - Je veux avoir de l'esprit et savoir raisonner des choses parmi les honnêtes gens. - Vous devriez plutôt songer à marier votre fille, qui est en âge d'être pourvue. – Je songerai à marier ma fille quand il se présentera un partie pour elle. L'aimable Cléonte vient enfin demander la main de la belle Lucile, mais Monsieur Jourdain la lui refuse car Cléonte n'est pas gentilhomme. L'amoureux est fort dépité, mais son fidèle et malicieux valet Covielle a soudain une incroyable idée !

 Acte III

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Réception et intrigues - Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême depuis qu'à vos rigueurs vos beaux yeux m'ont soumis. A midi, alors que sa femme s'est absentée, Monsieur Jourdain a organisé un festin en l'honneur de la marquise Dorimène dont il est amoureux. Un étrange ami profite de la situation : c'est le comte Dorante, un noble ruiné qui lui emprunte de l'argent pour couvrir de cadeaux la marquise Dorimène dont il est lui-même épris. Buvons, chers amis, buvons : le temps qui fuit nous y convie ; profitons de la vie autant que nous pouvons. On s'amuse, on boit, on déguste des mets délicats, on danse, on chante et on rit lorsque soudain... Madame Jourdain revient plus tôt que prévu et - très en colère - renvoie le comte Dorante et la marquise Dorimène !

 Acte IV

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Le grand Mamamouchi - Dans l'après-midi, en voyant Monsieur Jourdain très affecté de ne point être gentilhomme et de ne pouvoir offrir la main de sa fille à un noble, le valet Covielle lui a préparé une farce. Ambousahim oqui boraf Iordina salamalequi. C'est-à-dire : « Monsieur Jourdain, votre cœur soit toute l'année comme un rosier fleuri. » Il se déguise en mufti et, en se présentant à Monsieur Jourdain, lui affirme que le fils du Grand Turc (en visite à Paris) est amoureux de sa fille Lucile et qu'il voudrait l'épouser. Pour cela, Monsieur Jourdain doit d'abord devenir Mamamouchi, qui est une certaine grande dignité de son pays. - Mamamouchi ? - Il n'y a rien de plus noble que cela dans le monde, et vous irez de pair avec les plus grands seigneurs de la terre. Quel bonheur pour le bourgeois Monsieur Jourdain d'être enfin considéré comme un gentilhomme... même si ce doit être en Turquie ! Ce qu'il ignore, c'est que l'on se moque de lui car sous le déguisement du fils du Grand Turc se cache l'aimable Cléonte. Après la cérémonie qui fait de Monsieur Jourdain un honorable Mamamouchi, le mariage de Lucile et de Cléonte est célébré... ainsi que ceux de Nicole et de Covielle, de Dorimène et de Dorante ! Monsieur Jourdain se laisse emporter par ses rêves délirants de noblesse sous l'œil amusé de son entourage !

 Revue de presse

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Le Maine Libre - Festival de couleurs autour du « Bourgeois Gentilhomme » de Molière. Les Cours Le Fort Garreau avaient choisi d'emmener cette année leur public à la cour des rois de France, au cours de deux représentations Salle Coppélia. Cette comédie-ballet, faite à Chambord pour le divertissement du Roi en 1670, a été présentée de manière éblouissante par les danseurs, interprétée telle un ballet comique, virevoltant du menuet au rap américain. Preuve est faite que le concept de la comédie inventé par Molière peut mettre en scène dans tous les siècles de très actuels « M. Jourdain ».

 Spectacles des années passées