2011 Les Années Folles

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Note historique ! Le Train Bleu est un ballet en un acte créé par les Ballets Russes de Serge de Diaghilev au Théâtre des Champs-Élysées à Paris le 20 juin 1924 d'après un livret de Jean Cocteau, sur une musique de Darius Milhaud, avec des chorégraphies de Bronislava Nijinska, des costumes de Coco Chanel et des décors d'Henry Laurens mettant en valeur le rideau de scène peint par Pablo Picasso. Seule la trame de l'acte V de notre spectacle rappelle cette production prestigieuse qui nous sert de prétexte à une évocation des Années Folles.

 Photos - Sélection

A l'attention du visiteur pressé qui veut découvrir en quelques instants la qualité de nos spectacles, voici une sélection de vingt photographies qui restituent l'atmosphère si particulière qui règne lors des représentations : magie de la lumière, surprise des effets spéciaux, beautés des costumes, féerie des décors, rebondissements de l'action. Pour en savoir plus, le visiteur curieux pourra consulter la rubrique Médiathèque > Photos spectacles dans le Menu principal.

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 Photos - Galerie complète

Cliquez sur l'image ! Les photographies du spectacle sont visibles en cliquant sur la galerie ci-dessous ou à partir du menu principal dans la rubrique Médiathèque > Photos spectacles.

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 Acte I

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17 mars 1916 / Chemin des Dames dans l'Aisne - A la brune, vers les lignes où les canons tonnaient il y a peu de temps encore, plus aucune lueur ne vient éclairer le ciel bas. La rumeur des combats s'est tue enfin et on entend un grand silence inquiet tomber dans les tranchées. Je m'accroupis lentement vers le sol, le cœur serré, le dos appuyé à la paroi. Mes mains terreuses abandonnent aveuglément le brancard sur lequel je transporte les blessés. Je m'appelle Jean Cocteau, j'ai 29 ans, je suis artiste… et brancardier à mes heures perdues. La poussière et la poudre me brûlent la gorge. Mes yeux se voilent et, dans l'obscurité de leurs paupières baissées, j'entends les mots apaisants de la romancière Colette, notre infirmière, et la voix du poète Apollinaire ! « La nuit descend / On y pressent / Un long un long destin de sang ». Un choc a ébranlé sa pauvre tête, un choc que l'écho répète longuement et qui s'enfonce dans son crâne comme un clou. Apollinaire est blessé. Ses tempes battent avec violence. Il a reçu un éclat d'obus, je crois. J'attends la relève ! Attendre, voilà tout ! Attendre les lettres, attendre la soupe, attendre le jour, attendre la nuit, attendre la mort… Et tout cela arrive à son heure : il suffit d'attendre.

 Actes II et III

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1920 / Paris à la terrasse de La Closerie des Lilas - La guerre est terminée. La « der des der », c'est sûr ! Avec la foule des parisiens qui crient « Plus jamais ça ! », je me réjouis de la paix retrouvée. Une génération nouvelle rêve d'un monde heureux. Les rues retentissent des cris des enfants insouciants et du petit peuple soucieux d'oublier la tragédie. D'innombrables véhicules sillonnent la chaussée du boulevard Montparnasse, certains à chevaux, d'autres mus par une force invisible, au moyen d'un moteur à explosion. C'est épatant ! La foule encombre les trottoirs devant les vitrines qui projettent au loin des rayons de lumières électriques. C'est féérique ! L'autre soir, alors que nous marchions Place de la Concorde, mon ami Diaghilev, l'imprésario des Ballets Russes, m'a lancé ce défi : « Etonne-moi ! » Il m'a suggéré d'écrire pour la scène. Dans un moment, je dois le retrouver avec d'autres amis à la terrasse de La Closerie des Lilas : il y aura là la merveilleuse chorégraphe Nijinska, le talentueux compositeur Darius Milhaud, un peintre prometteur - Pablo Picasso - et l'élégante Coco Chanel. Paris est désormais la capitale des arts et moi, Jean Cocteau, j'en serai le maître ! 1920 / Paris au cabaret Le Boeuf sur le Toit - Les Parisiens s'enivrent de plaisirs nouveaux pour oublier la guerre ! Ce soir, j'ai rendez-vous au Bœuf sur le Toit avec Diaghilev pour évoquer notre projet de spectacle. Comment ? Vous ne connaissez pas encore Le Bœuf sur le Toit ! Le cabaret où se presse tout ce que Paris compte d'amateurs de musiques nouvelles. Vous n'ignorez pas que le jazz a fait son apparition et déchaîne les passions les plus extravagantes. Le charleston attire dans les cabarets des garçonnes aux mouvements endiablés. Un public mondain qui entretient le souvenir de la Gaîté parisienne d'Offenbach se scandalise des provocations exotiques de Joséphine Baker dans des revues audacieuses. Le music-hall voit le triomphe d'artistes populaires comme Maurice Chevalier, Berthe Sylva ou Mistinguett, témoins de la bonne humeur qui règne aujourd'hui à Paris. Vous pourrez lire demain le compte rendu de cette folle soirée dans le journal Le Matin car on m'a dit que Colette serait parmi nous.

 Acte IV

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1924 / Dans le Train Bleu entre Paris et la Méditerranée - En retard ! Je suis en retard ! Je dois retrouver Diaghilev sur le quai de la gare. Nous partons pour le sud ! Nous gagnerons par le Train Bleu – le plus beau train du monde qui n'a rien à envier au luxueux Orient Express ! – nous gagnerons, dis-je, les rives de la Méditerranée où j'espère trouver un repos propice à la création d'un nouveau spectacle. Ah ! Je suis en retard ! Je cours ! Sous la haute verrière de la gare, on entend un sifflement de locomotive. C'est une arrivée ! Le chef de train se hâte de descendre en marche, il court devant le convoi en agitant son drapeau rouge. La machine renâcle et souffle. Elle s'arrête enfin avec un infernal crissement de freins et un sifflement de purgeurs libérant la vapeur. Voilà le spectacle qui m'attend à chaque arrêt en gares : Lyon, Cannes, Nice. Pour l'heure, je crains de rater le départ de Paris ! Des voyageurs se pressent sur le quai, chargés de valises, et je reconnais parmi eux mes compagnons de voyage : Nijinska, Chanel et Picasso. Mais, quel est donc cet étrange personnage vêtu de noir qui se faufile dans la foule ? Je crois l'avoir déjà aperçu l'autre soir au Bœuf sur le toit.

 Acte V

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20 juin 1924 / Entre la Méditerranée et le Théâtre des Champs-Elysées à Paris – Quel bonheur ce séjour au bord de la Méditerranée ! Chaque matin, sur la terrasse de la maison, sous le ciel bleu écru et devant la mer cuivrée, nous avons composé sous la direction de Diaghilev un nouvel ballet. Tout là-bas – la lumière aveuglante du jour ou la fraîcheur des murs ombreux, le chant des cigales ou le parfum des bougainvillées – tout là-bas, dis-je, nous a enivrés comme un alcool généreux. J'aime cette vie avec abandon mais elle ne nous a pas détournés de notre projet ! Notre nouveau ballet s'appelle Le Train Bleu, mais il n'y est nullement question de charbon et de vapeur. Au contraire ! Le voici pour vous ce soir, chers amis rassemblés dans cette salle ! Vous y verrez un chassé-croisé amoureux inspiré de scènes qui nous ont amusés sur une plage de Méditerranée : une nageuse mariée éprise d'un golfeur, une joueuse de tennis séduite par un athlète musculeux. Tous ces jeux de séduction sont un peu frivoles, j'en conviens, mais au lendemain d'une guerre qui nous a meurtris jusqu'au fond de l'âme, je vous invite à respirer la légèreté de l'air et des mœurs.

 Revue de presse

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Le Maine Libre - Un grain de folie des Années Folles au gala de danse Le Fort - C'est un vrai souffle artistique qui est passé le week-end dernier avec les danseurs de l'école de danse Le Fort Garreau, de 4 à 70 ans. Un spectacle de fin d'année qui débute à la fin de la Grande Guerre, en 1918 avec de magnifiques tableaux [...]. Un voyage dans l'espace-temps qui mènera le train des Années Folles du Nord de la France jusque sur la Riviera en 1930 [...]. Légende de la photographie : L'enthousiasme des Années Folles sur la scène de Coppélia. (Le Maine Libre)

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Ouest France - Un voyage dans le temps réussi grâce à 400 danseurs - Durant trois heures, les danseurs du Cours Le Fort Garreau ont emmené les spectateurs conquis dans l'atmosphère chic et frivole des milieux artistiques de l'après Première Guerre mondiale. La Salle Coppélia était remplie, vendredi et samedi soir [24 et 25 juin 2011], pour la balade en train proposée par les quelque 400 danseurs du Cours Le Fort Garreau. Si le ballet du Train Bleu n'était présent que dans le dernier acte du spectacle, l'histoire scénarisée de sa genèse a été le moyen d'évoquer les Années Folles. Les différents actes ont formé des tableaux animés dans un déluge ordonné de couleurs. Des ballets sophistiqués y ont apporté une force singulière. Quant aux costumes et musiques hétéroclites, ils ont harmonieusement complété la rigueur des gestes synchronisés. Le spectacle avait pour fil conducteur une narration imaginée de Jean Cocteau racontant son époque où la France noie, dans la joie, les traumatismes de la guerre. Partant des tranchées, l'artiste en arrive à son ballet en passant par les music-halls et les cabarets où se croisent Coco Chanel et Picasso, Arsène Lupin et Mistinguett. (Ouest France)

 Spectacles des années passées