2019 Arbres
L’Homme qui plantait des arbres est un court récit de Jean Giono (temps de lecture : 30 minutes). C’est la réponse que l’auteur apporta en 1954 à une commande du magazine américain The Reader’s Digest pour sa série Le personnage le plus inoubliable que j’ai rencontré. Son héros planteur d’arbres, Elzéard Boufffier, y donne une généreuse leçon : il faut œuvrer seul et en silence au bonheur des hommes. Accepté d’abord avec enthousiasme, le texte fut ensuite rejeté par la rédaction du magazine au prétexte que son auteur était un imposteur : après enquête, les journalistes n’avaient trouvé nulle trace d’Elzéard Bouffier ! Jean Giono s’amusa de cette situation cocasse : comment pouvait-on être assez sot pour oublier qu’un écrivain déborde d’invention et que les personnages sortent naturellement de son imagination ? Le texte fut finalement publié sous le titre anglais fort explicite L’Homme qui plantait l’espoir et faisait pousser le bonheur puis, traduit dans toutes les langues du monde, il connut un immense succès auprès de la jeunesse. Jean Giono déclarait en 1957 : « C’est un de mes textes dont je suis le plus fier. Je crois qu’il est temps qu’on fasse une politique de l’arbre, bien que le mot politique me semble bien mal adapté. » Plus de soixante ans ont passé depuis la publication de ce manifeste écologique ! Il est urgent de suivre l’exemple admirable d’Elzéard Bouffier.
Acte I
Acte II
Acte III
Sorti de la guerre, je me trouvais à la tête d’une prime de démobilisation ridicule mais avec le grand désir de respirer un peu d’air pur. C’est sans idée préconçue, sauf celle-là, que je repris le chemin de ces contrées désertes. Le pays n’avait pas changé. Toutefois, au-delà du village mort, j’aperçus dans le lointain une sorte de brouillard gris qui recouvrait les hauteurs comme un tapis. Depuis la veille, je m’étais remis à penser à ce berger planteur d’arbres. “Dix mille chênes, me disais-je, occupent vraiment un très large espace”. [...] Il avait changé de métier. Il ne possédait plus que quatre brebis mais, par contre, une centaine de ruches. Il s’était débarrassé des moutons qui mettaient en péril ses plantations d’arbres. Il ne s’était pas du tout soucié de la guerre. Il avait imperturbablement continué à planter. Les chênes de 1910 avaient alors dix ans et étaient plus hauts que moi et que lui. Le spectacle était impressionnant. J’étais littéralement privé de parole et, comme lui ne parlait pas, nous passâmes tout le jour en silence à nous promener dans sa forêt [...]. Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme, sans moyens techniques, on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction. [...] En 1933, il reçut la visite d’un garde forestier éberlué. Ce fonctionnaire lui intima l’ordre de ne pas faire de feu dehors, de peur de mettre en danger la croissance de cette forêt naturelle. C’était la première fois, lui dit cet homme naïf, qu’on voyait une forêt pousser toute seule […]. En 1935, une véritable délégation administrative vint examiner la forêt naturelle. Il y avait un grand personnage des Eaux et Forêts, un député, des techniciens. On prononça beaucoup de paroles inutiles. On décida de faire quelque chose et, heureusement, on ne fit rien, sinon la seule chose utile : mettre la forêt sous la sauvegarde de l'État et interdire qu’on vienne y charbonner.
Acte IV
Affiche
Pour entretenir le souvenir de cette soirée et pour en conserver le témoignage dans vos archives familiales, vous pouvez télécharger l'affiche du spectacle (au format PDF). Cliquez sur l'image !
Revue de presse
Si la professeur de danse a attendu toutes ces années pour mettre sur pied ce projet, « c’est parce que je n’étais pas prête. Je ne voyais pas comment le mettre en scène. C’est très étrange le choix d’un sujet. L’an dernier, on a fait Toutânkhamon. Rien à voir. Et à un moment on reprend l’histoire, et on se dit pourquoi pas ». Pour monter ce gala, « on s’est documentés. Quand on va dans le village de Banon, où se situe l’histoire, on voit que la commune a fait une réalité de ce personnage d’Elzéard Bouffier, alors que c’est un personnage imaginaire. Ce qui m’a intéressé, c’est cette abnégation. Cet espoir. Le fait qu'il ne travaille pas pour lui, mais qu’il plante des arbres pour les générations suivantes. »
Vendredi, samedi et dimanche, près de 400 élèves des cours de La Flèche, Montval et Baugé vont présenter ce gala de fin d’année à la Salle Coppélia. Gala que Solange prépare depuis près de quatre mois. Et qui a donné lieu à de nombreuses initiatives en lien avec l’écologie, la nature. « Le thème a mobilisé. Plein d’idées ont fusé de la part des élèves». La première sera de reverser 1 € par entrée vendue au Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement en Vallées de la Sarthe et du Loir. « Avec l’idée qu’ils interviennent auprès de classes de primaire lors d’une balade en forêt. » Dans le hall de la Salle Coppélia, décorée par La Ronde des Fleurs, les spectateurs pourront échanger avec Jacques Saivet, apiculteur amateur, ou découvrir une exposition d’une élève, une mise en scène de luminaires en lien avec le développement durable, des photos de Brigitte Cachan, spécialiste de la macro-photo, des clichés de tableaux d’une illustratrice spécialisée dans les batraciens et les serpents, « et il y aura un bar bio ».
Une élève proposera enfin des pousses de chêne. Un olivier aussi sera exposé dans le hall. « Il sera planté la semaine suivante dans le jardin de l’Espace Danse, rue des Gravaux. On va l’appeler La Choréïa ». Du nom de l’association qui organise le gala.
Après avoir réalisé son spectacle de l’an dernier sur Toutânkhamon, la thématique de cette année portera sur l’écologie. « Un sujet ô combien d’actualité », indique Solange Garreau Le Fort, la professeur de danse en charge du spectacle. Il s'agira d’une adaptation de L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono. En marge du spectacle, mais toujours en lien avec l’écologie, des stands, une exposition ainsi qu’une décoration florale empliront le hall de la salle. « Nous avons discuté de ce qui pouvait être réalisé avec les élèves et ils ont fourmillé d’idées », explique Solange Garreau Le Fort. Ainsi, Jacques Saivet, apiculteur, entreposera une ruche et effectuera une animation. « Il y a aussi une élève, très douée en art plastique, qui a mis en scène des luminaires qui, de prime abord, sont très jolis. Mais en se rapprochant, on peut s’apercevoir qu’ils sont constitués de ce qu'il y a de plus désastreux dans l’humanité, avec du plastique, par exemple. » Une autre élève, qui possède de nombreuses pousses de chênes dans son jardin, en distribuera à ceux souhaitant en planter un dans leur jardin ou ailleurs.