2024 Orphée et Eurydice
Depuis la tragédie grecque antique jusqu’à la création contemporaine, le mythe d’Orphée a inspiré d’innombrables représentations, dans le spectacle vivant et dans les œuvres d’art, probablement parce que son protagoniste est lui-même un créateur à qui le génie confère un pouvoir exceptionnel : avec ses mélodies envoûtantes, le musicien Orphée apaise les tourments de la vie, adoucit les mœurs et rend le monde meilleur. Il est vrai que son histoire est avant tout celle d’un amour absolu, l’histoire d’un homme qui refuse d’accepter la disparition de celle qu’il aime, la belle Eurydice. Mais ce n’est pas son amour qui lui permet d’aller au-delà de la vie pour entrer aux Enfers, c’est la puissance de son art. Orphée apparaît alors comme la figure de l’artiste qui ne craint pas d’affronter le malheur pour y trouver la plus belle inspiration. Danseurs et danseuses incarneront ce soir cette dualité entre le sens tragique de la vie et l'élévation artistique. Par la musique et la danse, nous célébrerons ensemble cette force intemporelle de l’art qui transcende les épreuves de la vie et sublime nos vies.
Écoutez l'histoire !
Appuyez sur le bouton du lecteur audio pour écouter l'histoire d'Orphée et Eurydice. Il s'agit des quatre voix off qui introduisent les quatre actes : elles permettent de découvrir l'univers sonore de notre spectacle et favorisent une bonne intelligence du mouvement chorégraphié (durée 12'15).
Acte I
Acte 1 Assemblée des dieux - En Grèce, sur le mont Olympe, Zeus a convoqué tous les dieux et déesses. Des éclairs crépitent autour de lui, imposant à tous un respect mêlé de crainte. Un aigle, symbole de son pouvoir, tournoie haut dans le ciel. Son frère Poséidon, le dieu des mers, est reconnaissable au trident dont il frappe les fonds marins pour ébranler la terre. Sa sœur Déméter tient entre ses mains une corne d'abondance : les mortels la vénèrent pour les moissons généreuses qu'elle favorise. Peu s'en faut que Dionysos, dieu du vin, de l'ivresse et de la fête, ne sème le trouble dans cette solennelle assemblée ! La belle Aphrodite est accompagnée de ses adorables Cupidon. Zeus est en colère, car il doit aujourd'hui régler un litige entre ses deux fils : Hermès, son messager aux sandales ailées, et Apollon, le dieu des arts. Pour rétablir la paix entre eux, Hermès offrira à Apollon une lyre, instrument de musique de son invention. La rancune d'Apollon se dissipe, la musique adoucit les mœurs.
Acte II
Acte 2 Passion d'Orphée - Apollon entendit un jour la voix mélodieuse d'Orphée et lui offrit sa lyre pour accompagner la grâce envoûtante de son chant. Sa musique a le pouvoir de charmer tout ce qui l'entoure. Les abeilles d'Aristée viennent bourdonner joyeusement autour de lui. Les fleurs s'ouvrent en dispersant des parfums enivrants. Les arbres se penchent légèrement comme pour mieux écouter la douce mélopée. Des nymphes se dressent dans l'ombre des arbres ou surgissent des eaux des rivières. Les lions taisent leurs rugissements, radoucis comme pour saluer le talent du musicien. Les serpents s'immobilisent. Les rochers eux-mêmes, d'ordinaire inertes, semblent vibrer au rythme de la lyre. Puis vient le moment de célébrer le mariage d’Orphée et de la belle Eurydice. Cependant, leur bonheur est de courte durée. Aristée, jaloux et désireux de posséder Eurydice, la poursuit à travers les bois. Dans sa fuite désespérée, elle marche sur un serpent caché dans l'herbe. La créature mord Eurydice qui s'effondre, empoisonnée. Orphée, témoin impuissant de cette tragédie, tombe à genoux, dévasté par la douleur et le chagrin. La nature elle-même pleure avec Orphée la perte de la belle Eurydice.
Acte III
Acte 3 Descente aux enfers - Orphée, bien résolu à retrouver sa bien-aimée Eurydice, parvient aux rives du fleuve Achéron, dans l'obscurité souterraine des Enfers. Le sinistre nautonier Charon accepte de le conduire au-delà de la vie et le fait monter dans sa barque pour traverser le fleuve. Sur l'autre rive, le terrible chien Cerbère, à trois têtes, garde l'entrée du royaume des morts. Orphée traverse les sombres contrées des Enfers où les suppliciés, tels Sisyphe, condamné à rouler éternellement un rocher, et les Danaïdes, condamnées à remplir des jarres percées, endurent leurs châtiments éternels. De monstrueuses Harpies ailées surgissent des ténèbres. Même les Érinyes, redoutables Furies chargées d’exercer la vengeance divine, ne peuvent rien contre un cœur pur. Orphée continue sa quête, cherchant Eurydice parmi le peuple des ombres. Les âmes, fantomatiques et éthérées, s'approchent de lui, attirées par la mélodie qui résonne dans ce royaume de désolation.
Acte IV
Acte IV Retour vers la lumière - Aux Enfers, Orphée atteint les Champs-Élysées, séjour de bonheur éternel réservé aux âmes vertueuses. C'est là qu'il espère rencontrer le puissant maître des lieux, le dieu Hadès, et son épouse Perséphone pour implorer leur clémence. Ému par la sincérité du chant, Hadès consent à libérer Eurydice sous une condition sévère : Orphée ne devra pas se retourner pour la regarder avant d'avoir quitté les Enfers. Leurs pas les mènent au-delà du fleuve de glace Cocyte, dont les eaux gelées semblent crisser avec les âmes des damnés. Ils traversent le fleuve de feu Pyriphlégéton roulant des torrents de flammes sulfureuses. Toujours sans se retourner, ils traversent ensuite les vapeurs des eaux dormantes du Styx, eaux sombres et profondes qui marquent la frontière ultime entre les vivants et les morts. Au loin, ils aperçoivent enfin la lumière du jour. Mais l'incertitude et l'angoisse gagnent Eurydice qui implore Orphée de se retourner. À un pas de la liberté, il cède à son appel…
Affiche
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Programme
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